Station-service : La vérité sur les accusations contre Leclerc révélée par notre test

Une nouvelle controverse enflamme les réseaux sociaux concernant les stations-service E.Leclerc, réputées pour leurs tarifs avantageux et leurs campagnes promotionnelles régulières sur les carburants. Une vidéo diffusée sur Instagram fin avril a semé le trouble chez les automobilistes français.

L’auteur de cette publication, relayée massivement par le compte „parisien__95“, affirme démontrer une supposée tromperie. Armé d’un récipient gradué généralement utilisé pour confectionner cocktails et sangrias, il procède au versement d’un litre d’essence prélevé directement à la pompe. Sa conclusion alarmante : il manquerait environ un tiers du volume d’essence pourtant comptabilisé par l’appareil de distribution.

Cette accusation fait écho à une polémique similaire survenue en avril 2024 en Gironde. Plusieurs conducteurs avaient alors mis en cause l’enseigne E.Leclerc, soupçonnant un mélange eau-essence ayant causé des dysfonctionnements mécaniques. Face à cette crise médiatique, Michel-Édouard Leclerc avait formellement démenti ces allégations, précisant que seulement 50 réclamations avaient été enregistrées pour 450 000 pleins quotidiens. Il avait néanmoins reconnu la possibilité d’incidents ponctuels liés à l’humidité excessive dans certaines cuves ou à des erreurs humaines.

Une expérimentation terrain révélatrice

Désireux de vérifier ces accusations graves, nous nous sommes rendus dans une station-service E.Leclerc située à Levallois, dans les Hauts-de-Seine. Équipés d’un verre doseur identique à celui utilisé dans la vidéo controversée, nous avons procédé au prélèvement précis d’un litre de carburant directement transféré dans notre récipient de mesure.

Le résultat s’avère sans équivoque : la quantité d’essence obtenue correspond exactement au litre affiché sur le compteur de la pompe. Seules quelques gouttelettes se sont échappées lors de la manipulation, nous permettant d’ailleurs de constater que l’essence ne tache pas systématiquement les textiles.

L’analyse de la vidéo initiale révèle une erreur d’interprétation fondamentale. Le récipient utilisé possède effectivement une capacité totale de deux litres, mais son système de graduation correspond à l’ordre d’ajout des ingrédients pour la préparation de boissons. Comme l’explique judicieusement un internaute dans les commentaires : „Pour suivre une recette classique, on ajoute l’eau gazeuse en dernier, ce qui porte le volume total à deux litres. Il est donc logique que la graduation „1 litre“ ne se situe pas au sommet du récipient, puisque celui-ci doit pouvoir contenir le volume final de deux litres.“

Un cadre réglementaire strict et contraignant

Au-delà de cette vérification pratique, il convient de rappeler que les distributeurs de carburant sont soumis à une réglementation rigoureuse appelée „métrologie légale“. Cette obligation impose des contrôles périodiques effectués par des organismes certifiés, garantissant la correspondance parfaite entre le volume indiqué et le volume réellement distribué.

Chaque pompe conforme affiche une vignette verte mentionnant la date limite de validité du contrôle. En cas de non-conformité, une vignette rouge prohibe immédiatement l’utilisation de l’équipement jusqu’à sa remise aux normes et son nouveau contrôle. Ces exigences s’inscrivent dans le cadre général de la métrologie légale, dont les détails sont consultables sur le portail de la Direction générale des Entreprises.

Par ailleurs, les conducteurs possèdent une connaissance précise de la capacité de leur réservoir. Cette familiarité constitue un contrôle naturel efficace : „Si une arnaque existait réellement, cela se remarquerait immédiatement“, souligne pertinement un utilisateur des réseaux sociaux. „Quand votre réservoir contient 45 litres et que vous payez 45 litres, c’est bien la preuve qu’aucune tromperie n’a lieu.“